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Érable à Sucre (Acer saccharum)

Érable à sucre.

Pays: Canada

Nom commun: érable à sucre

Nom scientifique: acer saccharum Marsh

Famille: acéracées

Synonymes: érable franc, sugar maple (en anglais)

Valeur Culturelle, Sociale et Spirituelle

Les érables sont importants au Canada pour deux raisons. Première, la feuille d’érable est le symbole du Canada et fait partie intégrante de son identité. Les peuples autochtones appréciaient les érables à sucre avant la colonisation, puisqu’ils récoltaient la sève et la faisaient bouillir pour en faire du sirop d’érable. Une méthode que les Autochtones canadiens ont apprise aux premiers colons. La feuille d’érable étant un symbole officiel, elle figure dans les armoiries de l’Ontario et du Québec créées en 1868. Durant la Première et la Seconde Guerre mondiales, les badges de régiment des soldats canadiens étaient munies de la feuille d’érable puis, en 1921, elle fut ajoutée aux armoiries canadiennes. Enfin, en 1965, on choisit de décorer le nouveau drapeau du Canada d’une seule feuille d’érable rouge. L’érable devient officiellement l’emblème du Canada en 1996. Les voyageurs canadiens affichent leur identité avec fierté, en cousant la feuille d’érable sur leur sac à dos, leur veste et leur casquette.

Second, l’érable à sucre revêt une importance sociale particulière pour la population canadienne. Tous les printemps, lorsque la neige commence à fondre et que la température tourne autour du point de congélation, soit des nuits froides et des journées chaudes, les propriétaires ruraux du centre et de l’est du Canada « entaillent » les érables à sucre. La sève de chaque arbre est recueillie dans une chaudière ou, plus couramment, dans un réseau de tubes, puis est transportée dans de grandes cuves. On fait ensuite bouillir la sève dans un grand évaporateur pour produire le sirop d’érable. Environ 40 litres de sève sont nécessaires pour produire un seul litre de sirop d’érable. La tradition veut également que bon nombre de Canadiens des zones urbaines se rendent dans une « érablière » où a lieu cette transformation. Par ailleurs, plusieurs petites municipalités tiennent un festival et des célébrations pour marquer la fin de l’hiver canadien et font de la production du sirop d’érable une fête communautaire.

Le sirop d’érable est lui-même un symbole culturel. Les plus grands producteurs de sirop d’érable au monde se trouvent au Canada; en 2015, la production de sirop et de sucre d’érable au Canada, représentait 80 p. cent de toute la production mondiale, ce qui représente environ 360 millions de $. La majorité du sirop d’érable canadien (soit plus de 90 p. cent) provient du Québec.

Informations Générales

L’érable à sucre est une essence à feuilles caduques que l’on retrouve dans les forêts mixtes arborant d’autres feuillus, ainsi que des pins blancs et des pruches du Canada. Il peut atteindre 35 m de hauteur et 90 cm de diamètre. Son tronc est droit, sa cime étroite à sommet arrondi et ses racines sont profondes et étalées. En tant qu’essence de bois dur et source de sirop d’érable, cet arbre a une valeur économique pour l’industrie canadienne. Il est aussi très esthétique, puisque ses feuilles rouge vif d’automne donnent des couleurs distinctes à l’est du Canada.

Dix essences sont indigènes au Canada : l’érable à sucre, l’érable noir, l’érable argenté, l’érable à grandes feuilles, l’érable rouge, l’érable à épis, l’érable de Pennsylvanie, l’érable nain, l’érable circiné et l’érable à Giguère. Toutes ces dernières sont des symboles officiels du Canada.

Répartition Géographique

Au Canada, l’érable à sucre se trouve dans les Maritimes et dans le sud de l’Ontario et du Québec.

Carte de la gamme de l'érable à sucre. (Photo de Ressources naturelles Canada, 2015). Entrée Érable à sucre de la base de données Arbres, insectes et maladies des forêts du Canada.)

On estime que les dix érables indigènes occupent environ 8 681 000 ha de la superficie forestière et 1 403 millions m3 du volume total des arbres, soit environ 3 p. cent du volume et 2,5 p. cent de la superficie forestière canadienne. Environ 13 p. cent des peuplements d’érables ont moins de 40 ans, 35 p. cent entre 41 et 60 ans, 42 p. cent entre 61 et 100 ans et 10 p. cent plus de 100 ans. Très peu d’érables ont plus de 200 ans.

Tendances Démographiques Actuelles

Les peuplements d’érables à sucre semblent stables, en santé et en croissance dans certaines zones, toutefois, une combinaison de facteurs biotiques et abiotiques peut périodiquement influer sur les peuplements qui sont prédisposés au stress. Cette incidence périodique se nomme « la mort en cime ».

Habitat

Les érables à sucre vivent bien dans des sols profonds, fertiles, humides et bien drainés avec une certaine teneur en calcaire. Toutefois, ceux du Bouclier canadien vivent bien dans des sols profonds avec une faible teneur en calcaire. Les érables à sucre tolèrent l’ombre pendant de nombreuses années, mais se remettre à croître normalement à la faveur d’une ouverture dans le couvert forestier.

Grandes Menaces Actuelles et éventuelles

Le longicorne asiatique (Anoplophora glabripennis), un insecte exotique envahissant originaire de la Chine et de la péninsule coréenne, vue pour la première fois en 2003, à Toronto, en Ontario. Durant son cycle de vie, la larve de ce ravageur se nourrit de l’écorce interne et du bois de cœur des arbres pendant plusieurs semaines ou mois, ce qui empêche la distribution des éléments nutritifs à l’intérieur de l’arbre et cause ultimement sa mort. L’insecte n’a aucun prédateur naturel en Amérique du Nord et aucun traitement chimique pour lutter contre ce dernier n’est permis au Canada.

Ce ravageur a le potentiel de détruire une grande quantité d’arbres en milieu urbain, d’influer sur l’industrie touristique et récréative, d’entraîner la perte de plusieurs milliards de $ pour l’industrie des produits du bois et de plusieurs millions de $ pour celle du sirop d’érable, de causer d’importants dommages aux écosystèmes et d’entraîner l’imposition d’embargos commerciaux sur les produits du bois canadiens. Mais après sa découverte à Toronto en 2004, on a mis en place un programme d’éradication contre ce ravageur et, par conséquent, on n’a pas constater d’infestation depuis 2007. On effectue des contrôles chaque année en vue de s’assurer que ce ravageur n’est pas de retour.

Statut de Conservation et de Protection

L’érable à sucre n’est pas une espèce en péril.

Références Bibliographiques